November 28, 2013
Honorables sénateurs, chaque année, l’Association médicale canadienne fait un sondage afin d’obtenir le point de vue des Canadiens relativement au système de santé. Cette année, l’association a élargi la portée de son sondage en incluant des questions sur la santé des aînés au Canada. Les résultats font état d’un consensus remarquable.
Neuf Canadiens sur dix jugent que nous avons besoin d’une stratégie pancanadienne sur les soins de santé donnés aux personnes âgées à la maison, dans les hôpitaux, dans les centres de soins et dans les établissements de soins de longue durée. Quatre-vingt-dix pour cent des répondants sont d’avis qu’une stratégie globale améliorerait l’ensemble du système en permettant aux personnes âgées de rester chez elles le plus longtemps possible.
Honorables sénateurs, nous anticipons depuis un certain temps la croissance du groupe des aînés au pays, et il n’est pas surprenant que les Canadiens remarquent ce phénomène. Les aînés constituent le groupe démographique qui connaît la croissance la plus rapide au Canada. En 2011, le nombre de personnes âgées de 65 ans ou plus a atteint le chiffre record de 5 millions. On prévoit que ce chiffre va doubler d’ici 2036, de sorte que ce groupe d’âge représenterait alors près de 25 p. 100 de la population totale.
On discute beaucoup des répercussions de ce changement démographique sur le système de soins de santé du Canada. Les experts s’entendent généralement sur trois points fondamentaux. Premièrement, notre système de santé est essentiellement réactif, ce qui signifie que l’on accorde moins d’importance à la prévention et à la promotion. Deuxièmement, il est beaucoup plus économique de s’occuper d’un patient à la maison plutôt qu’à l’hôpital. Troisièmement, les aînés préfèrent vivre chez eux, au sein de leur collectivité, le plus longtemps possible.
Ces trois réalités sont très révélatrices. Les aînés devraient avoir accès à des services de santé et à des services sociaux qui leur permettent de vivre à l’endroit de leur choix et de s’adapter aux conditions et aux besoins changeants. Cette approche est non seulement rationnelle du point de vue économique, elle est aussi souhaitable.
L’idée de « vieillir chez soi » n’est pas nouvelle. En 2009, le Comité sénatorial spécial sur le vieillissement a publié un volumineux rapport dans lequel il recommandait que les Canadiens puissent vieillir à l’endroit de leur choix tout en ayant accès à des services appropriés en matière de logement, de transport et de soins de santé, sans oublier les services sociaux. Dans le cas des aînés qui font partie d’une minorité de langue officielle, « vieillir chez soi » suppose aussi qu’ils puissent vivre dans la langue et la culture de leur choix.
Il ne fait aucun doute qu’il existe des lieux d’excellence partout au pays. Tous les ordres de gouvernement font des efforts afin d’offrir des choix aux aînés vieillissants. Pourtant, les Canadiens sont pratiquement unanimes sur le fait qu’une approche globale s’impose pour ce qui est des soins aux aînés.
Le Sénat nous a présenté ces idées il y a cinq ans. De toute évidence, le débat n’est pas terminé.