November 30, 2016
L’honorable Judith Seidman : Madame la ministre, je vous remercie de votre présence au Sénat cet après-midi. Les communautés de langue anglaise du Québec forment une minorité linguistique nationale diversifiée, dynamique et respectée qui participe et contribue activement au Québec et à la société canadienne. Les anglophones du Québec, dont le nombre s’élève à 1 058 000, doivent affronter des difficultés linguistiques, sociales et économiques. Les minorités francophones du reste du Canada, qui comptent 1 065 000 personnes, doivent faire face à des difficultés semblables et doivent lutter pour maintenir la vitalité de leurs communautés. Le ministère du Patrimoine canadien a récemment terminé des consultations publiques organisées dans tout le pays en vue de l’élaboration d’un nouveau plan pluriannuel des langues officielles au Canada. Ces consultations fourniront l’information nécessaire pour définir les priorités relatives aux nouveaux défis et aux nouveaux investissements destinés aux communautés minoritaires, tant anglophones que francophones. Au cours de tables rondes organisées au Québec, des membres des communautés minoritaires de langue anglaise ont formulé à votre intention des recommandations concernant le rôle du gouvernement fédéral dans le soutien de leur vitalité.
Madame la ministre, quelles priorités ont été définies pour les communautés minoritaires de langue anglaise du Québec? Comment ces communautés pourront-elles tirer équitablement parti du nouveau plan d’action pluriannuel?
L’honorable Mélanie Joly, C.P., députée, ministre du Patrimoine canadien : Je vous remercie de votre question, sénatrice. Elle est importante. Bien sûr, comme vous l’avez mentionné, nous avons eu l’occasion de nous entretenir avec la minorité linguistique du Québec. J’ai pu me rendre à Montréal tandis que mon collègue, Jean-Yves Duclos, ainsi que mon secrétaire parlementaire se sont rendus à Québec. Ma collègue, Marie Claude Bibeau, qui est également ministre, s’est entretenue avec des membres de la communauté de Sherbrooke.
Les difficultés que connaissent toutes ces minorités linguistiques sont plus ou moins les mêmes, en ce sens qu’il y a de l’anxiété quant à la vitalité des minorités de langue officielle. Nous avons entendu parler des difficultés liées aux médias communautaires, comme je l’ai dit en réponse à la sénatrice Tardif. De plus, il est important, en ce qui concerne l’infrastructure communautaire, d’avoir accès à des bâtiments communautaires et à des écoles. On nous a parlé très clairement de l’importance de l’immigration pour assurer le maintien de cette vitalité. Vous pouvez être sûre que je consacre de grands efforts à ce dossier. Le gouvernement adopte une approche pangouvernementale dans le contexte de la stratégie des langues officielles.
J’ai travaillé avec John McCallum à l’Immigration pour m’assurer que nous relancions un important programme d’immigration pour les minorités linguistiques.
J’ai également travaillé avec Harjit Sajjan pour être sûre que nous rouvrirons le Collège de Saint-Jean-sur-Richelieu au niveau universitaire, aussi bien en français qu’en anglais.
J’ai eu l’occasion de travailler avec Jody Wilson-Raybould au sujet de la nomination de juges bilingues à la Cour suprême. Je collabore aussi en ce moment au rétablissement du Programme de contestation judiciaire au ministère du Patrimoine canadien. Voilà les nouvelles mesures que notre gouvernement a prises dans l’année, parce qu’elles n’avaient pas été prises durant les 10 années précédentes.
La sénatrice Seidman : Je vous remercie, madame la ministre. J’espère que vous tiendrez compte, dans votre plan, des besoins particuliers des nombreuses communautés minoritaires de langue anglaise du Québec. Par exemple, la communauté de la ville de Québec est très différente de celles de la Gaspésie, de Sherbrooke, des îles de la Madeleine et même de Montréal.
Mme Joly : J’en tiendrai compte, comme nous le faisons toujours. Vous devez comprendre que le plan élaboré par l’ancien gouvernement prend fin le 31 mars 2018. Nous avons procédé à nos consultations publiques. Conformément à la Loi sur les langues officielles, nous devions organiser ces consultations. Nous avons décidé de les mener d’une manière aussi ouverte et transparente que possible. Nous sommes allés dans 22 villes. Maintenant que les consultations sont terminées, nous élaborerons le plan de concert avec tous mes homologues de l’ensemble du pays, les différents dirigeants provinciaux et les ministres de l’Éducation afin qu’il soit prêt le 1er avril 2018.