September 26, 2012
Honorables sénateurs, en 1992, un petit groupe de rédacteurs du magazine Canadian Living a transformé sa vision en réalité lorsqu’il a établi « Déjeuner pour apprendre », un organisme sans but lucratif se consacrant à l’alimentation des enfants. En 1994, un mouvement semblable est né au Québec, quand le fondateur du Club des petits déjeuners, Daniel Germain, a mis sur pied son premier programme destiné à distribuer des déjeuners à l’école primaire Lionel-Groulx, sur la Rive-Sud, près de Montréal. À l’époque, ces organismes répondaient à un besoin pressant. Aujourd’hui, ce besoin est toujours présent.
Honorables sénateurs, trop d’enfants canadiens mangent mal ou de façon irrégulière. Les données nous indiquent que c’est particulièrement vrai dans le cas du déjeuner, repas que l’on saute le plus souvent. Au Canada, 31 p. 100 des élèves du primaire et 62 p. 100 des élèves du secondaire ne prennent pas régulièrement leur déjeuner.
Divers facteurs expliquent cette tendance. Selon l’édition de 2010 du document Déterminants sociaux de la santé : les réalités canadiennes, environ 1,1 million de ménages Canadiens souffrent d’insécurité alimentaire, laquelle se définit comme étant l’incapacité « de se procurer des aliments de qualité en quantité suffisante ».
Selon l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes, l’insécurité alimentaire est plus courante au sein des ménages comptant des enfants. Les études révèlent que ces enfants sont plus susceptibles de manifester un éventail de problèmes comportementaux, affectifs et scolaires. En plus du rôle que peuvent jouer les déterminants sociaux, les faits montrent que bien des parents n’ont tout simplement pas le temps de préparer à déjeuner en raison d’un horaire trop chargé le matin.
Les programmes d’alimentation dans les écoles sont sans doute l’un des moyens les plus simples dont nous disposions pour améliorer la santé des élèves, indépendamment des barrières socioéconomiques et environnementales. C’est souvent en salle de classe que les bienfaits de ces programmes se manifestent en premier lieu. Les enseignants constatent que les comportements s’améliorent, que le taux d’absentéisme diminue et que les élèves ont plus de facilité à se concentrer et à participer en classe.
De plus, les retombées les plus intéressantes des programmes des petits-déjeuners sont les saines habitudes alimentaires qu’ils inculquent très tôt aux enfants. Les recherches montrent que le fait de manger régulièrement un petit-déjeuner nutritif pourrait être lié à un meilleur contrôle de l’appétit et de la glycémie, deux facteurs qui ont une profonde incidence sur les risques d’obésité et de diabète de type 2.
Depuis sa création, il y a près de 20 ans, l’organisme Déjeuner pour apprendre a servi plus de 350 millions de repas. Malgré ce succès, les ressources continuent d’être insuffisantes pour répondre aux besoins. En 2010 et en 2011, Déjeuner pour apprendre pouvait fournir seulement 25 p. 100 des fonds dont avaient besoin les programmes d’alimentation dans les écoles du Canada.
Honorables sénateurs, septembre est le Mois du Déjeuner pour apprendre. Je vous invite à vous joindre à moi pour souligner l’apport durable de ces programmes et les efforts des personnes grâce auxquelles ils existent.