September 22, 2022
L’honorable Judith G. Seidman : Bienvenue, monsieur le ministre. Hier, Statistique Canada nous a appris que, en 2021, plus de 17 % des Autochtones vivaient dans un logement surpeuplé qui était jugé non convenable pour le nombre de personnes qui y habitaient. De plus, un Autochtone sur six vivait dans un logement nécessitant des réparations majeures.
Je pense que vous conviendrez que ces chiffres sont très inquiétants. Il est bien connu que le fait d’être mal logé est lié à des problèmes de santé majeurs, des problèmes de santé mentale et des taux de suicide plus élevés, en plus de la violence dont vous avez parlé plus tôt.
Je constate que le budget de 2022 propose de fournir 4,3 milliards de dollars sur sept ans pour améliorer les logements et en élargir l’offre pour les Autochtones au Canada.
Monsieur le ministre, que pouvez-vous dire pour assurer aux familles autochtones que le gouvernement tiendra ses engagements et commencera à atténuer la crise du logement dans les communautés autochtones?
L’honorable Marc Miller, c.p., député, ministre des Relations Couronne-Autochtones
Merci, sénatrice. J’ajouterais la tuberculose, dans la logique de la discussion précédente.
Depuis 2015, nous avons fait plusieurs investissements dans le domaine du logement dans les communautés autochtones, notamment 400 millions de dollars au Nunavut seulement.
Nous savons que ce n’est pas suffisant. Le budget de 2021 prévoyait plusieurs milliards de dollars pour l’infrastructure, ce qui incluait, dans certains cas, le logement, ainsi que l’Initiative pour la création rapide de logements qui a été mise de l’avant avec succès tout au long de la pandémie.
Il est arrivé que dans certaines communautés aux prises avec une éclosion de COVID, la première chose dont les résidents me parlaient n’était pas la COVID. C’était le logement. C’est un problème généralisé.
Nous n’en saisissons pas entièrement la mesure. Nous ne savons pas exactement quel est le déficit de financement. Nous en avons une idée. La ministre Hajdu y consacre beaucoup d’efforts; elle travaille à quantifier le déficit, partant du principe que l’on ne peut réparer ce que l’on ne peut mesurer.
Ce qu’il faut faire, tout simplement — et difficilement, connaissant les cycles budgétaires —, c’est d’investir de façon constante dans le logement au sein des communautés autochtones. Ces fonds doivent être bien ciblés et administrés correctement, c’est-à-dire dans l’esprit de l’autodétermination. Dans le dernier budget, environ 800 millions de dollars ont été affectés spécifiquement à l’Inuit Nunangat pour les prochaines années. Nous savons que cela ne sera pas suffisant pour combler l’écart, mais cela permettra de réduire considérablement la pénurie de logements qui existe dans les communautés autochtones.
De toute évidence, la situation varie d’un endroit à l’autre. Chaque collectivité est différente, mais dans ce dossier, il faudra travailler sans relâche. Tout gouvernement qui entend diriger le Canada ne doit pas ménager les efforts à ce chapitre.