November 4, 2014
Honorables sénateurs, les Canadiens vivent plus longtemps que jamais. En 2011, l’espérance de vie à la naissance était de 81,7 ans, soit une augmentation de près de 25 ans depuis 1921. Il n’y a aucun doute que cette longévité accrue sera accompagnée de changements au sein de la société, dont plusieurs sont déjà en cours. Nous savons par exemple que les aînés âgés de 65 ans ou plus font plus d’heures de bénévolat, en moyenne, que n’importe quel autre groupe d’âge.
Cependant, nous savons aussi que les Canadiens âgés sont plus susceptibles d’utiliser des médicaments sur ordonnance au fur et à mesure qu’ils vieillissent.
On peut lire, dans un rapport de 2014 de l’Institut canadien d’information sur la santé, que la plupart des aînés prennent en moyenne 5 médicaments d’ordonnance ou plus et que plus de 40 p. 100 des Canadiens âgés de 85 ans ou plus prennent plus de 10 médicaments d’ordonnance. Quelles sont, par conséquent, les répercussions de cette augmentation?
Il n’y a aucun doute que les aînés plus âgés ont souvent des besoins complexes et qu’ils peuvent souffrir de multiples problèmes de santé chroniques qui sont difficiles à gérer. Nous savons que l’utilisation de multiples médicaments, qu’on appelle aussi polypharmacie, peut avoir des conséquences inattendues.
Dans le cadre de l’étude du Comité sénatorial permanent des affaires sociales, des sciences et de la technologie sur les produits pharmaceutiques sur ordonnance au Canada, nous avons appris que la question suscite des inquiétudes grandissantes, notamment dans les établissements de soins de santé de longue durée, où l’utilisation de multiples médicaments est plus de deux fois plus élevée que pour les aînés qui résident encore à leur domicile.
Des témoins ont exprimé des préoccupations parce que des événements indésirables comme des chutes sont souvent attribuables à des interactions médicamenteuses ou à la polypharmacie.
Comment pouvons-nous nous assurer que les aînés prennent les bons médicaments, et pas plus? Les pharmaciens suggèrent d’augmenter le nombre de réévaluations des médicaments, ce qui permettrait de faire un suivi des changements de l’état de santé au fil du temps. Une telle approche laisse présager un virage à plus grande échelle, c’est-à-dire l’instauration d’une culture fondée sur la déprescription, qui nous encourage à changer notre façon d’envisager l’utilisation de médicaments chez les personnes âgées.
Honorables sénateurs, du 6 au 12 novembre, nous soulignons la Semaine nationale de la sécurité des aînés au Canada. Profitons de l’occasion pour réévaluer l’utilisation des médicaments d’ordonnance chez les personnes âgées. Il n’y a aucun doute qu’il s’agit d’une question qui est de plus en plus importante pour les Canadiens et qui est d’importance vitale si nous voulons garantir la sécurité du nombre croissant de personnes âgées.