October 28, 2014
Honorables sénateurs, plus tôt cette année, l’actualité mondiale était dominée par un sujet : l’inefficacité prochaine des antibiotiques. L’Organisation mondiale de la santé venait de publier son premier rapport mondial sur la résistance aux antibiotiques, et les résultats étaient sombres. L’OMS concluait que la résistance aux antibiotiques n’était plus une prévision, mais bien une menace grave et urgente pour la santé publique.
Le rapport, qui s’appuie sur les données provenant de 114 pays, met l’accent sur sept bactéries responsables de maladies graves courantes, dont la pneumonie, les infections urinaires et les infections sanguines comme la septicémie. La portée internationale de ce rapport est d’une importance cruciale. En effet, certaines des bactéries examinées par l’OMS sont présentes dans toutes les régions du globe.
Honorables sénateurs, le moment approche où des infections courantes et des blessures mineures vont menacer des vies. À bien des égards, il s’agit d’un retour à l’ère qui a précédé les antibiotiques, où une écorchure ou une coupure pouvait être fatale.
Comment pouvons-nous régler ce problème d’envergure? Le Comité sénatorial permanent des affaires sociales, des sciences et de la technologie a entendu des témoignages importants sur cette question dans le cadre de son étude sur les conséquences involontaires de l’emploi de produits pharmaceutiques sur ordonnance. Certains témoins se sont dits préoccupés par la prescription excessive et la surutilisation d’antibiotiques au Canada, tant chez les humains que chez les animaux. D’autres témoins ont expliqué que les Canadiens pourraient ne pas connaître la différence entre une infection bactérienne et une infection virale, d’où leur propension à demander des antibiotiques pour combattre un rhume ordinaire ou une grippe.
Le comité a appris que les personnes chargées de prescrire ou de fournir des médicaments ont également un rôle à jouer dans les efforts visant à éviter l’usage abusif d’antibiotiques. Des témoins ont discuté de la possibilité de mettre au point de nouveaux antibiotiques et de la nécessité d’encourager la recherche et le développement dans ce domaine.
Les membres du comité ont été renversés d’apprendre que de 40 à 80 p. 100 des antibiotiques administrés aux animaux d’élevage sont superflus. En fait, nous avons appris que, au Canada, on a beaucoup recours aux antibiotiques pour favoriser la croissance des bêtes et améliorer l’indice de transformation des aliments.
Honorables sénateurs, l’usage abusif des antibiotiques chez l’homme et les animaux nous rapproche de plus en plus du moment où les antibiotiques ne serviront plus à rien. Or, on peut empêcher la propagation de bactéries résistantes en prévenant d’abord les infections. Les vaccins, les mesures d’hygiène et d’autres programmes de prévention contribuent à réduire le recours aux antibiotiques dans les hôpitaux, les établissements de soins de longue durée et la société en général. Pour cela, il faut d’abord unir nos efforts afin de sensibiliser les professionnels de la santé et la population.
La Semaine nationale de la prévention des infections nous donne l’occasion de conscientiser les Canadiens. Elle permet aux professionnels de faire comprendre au personnel médical et à la population en général à quel point la prévention des infections est importante. Joignez-vous à moi pour souligner la Semaine nationale de la prévention des infections, qui avait lieu la semaine dernière, du 20 au 26 octobre.