December 3, 2009
Honorables sénateurs, c’est avec une grande tristesse que je rends aujourd’hui hommage aux 14 femmes tuées à l’École Polytechnique, le 6 décembre 1989.
Je suis bien placée pour vous dire que la tragédie a touché au plus profond de l’âme la population montréalaise et québécoise. Ce fut particulièrement brutal pour les femmes du milieu universitaire de voir ces jeunes femmes mourir alors qu’elles commençaient à peine à vivre leur vie adulte.
En leur rendant hommage, il faut faire le point sur les leçons de ce triste événement. Nous voulons être certains que ces jeunes victimes ne sont pas mortes en vain et que cet incident aura servi à quelque chose.
Elles ont été ciblées parce qu’elles étaient des femmes, et la misogynie est toujours condamnable. Nous avons travaillé fort au fil des ans pour lutter contre la violence faite aux femmes et aux filles, et nous poursuivrons notre lutte. Nous ne devons toutefois pas oublier le rôle qu’une grave maladie mentale a joué ce jour là.
Les sénateurs savent, d’après leurs travaux dans le domaine, que la maladie mentale est un problème grave. Nous savons qu’elle s’accompagne d’importants coûts sociaux et économiques. Même si un Canadien sur cinq souffrira d’une forme de maladie mentale cette année, l’aide n’est souvent pas au rendez-vous.
Vingt ans après les événements d’École Polytechnique, nous agissons pour résoudre le problème. Grâce à la Commission de la santé mentale, nous prenons de nouvelles initiatives qui mèneront à des changements concrets. Même si nous en sommes encore aux premières étapes, nous sortons de l’ombre.
Aucune de ces initiatives ne pourra ramener ces 14 femmes ni effacer les horribles souvenirs avec lesquels leurs parents et amis doivent vivre, mais elles nous donnent l’espoir de pouvoir prévenir un événement tragique dans le futur.
En terminant, j’offre mes plus sincères condoléances aux familles de ces jeunes femmes. Nous ne les oublierons jamais.