Discours et déclarations

La Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes (Déclaration)

5 décembre 2024

L’honorable Judith G. Seidman : Honorables sénateurs, c’est par un après-midi froid de décembre, un mercredi, qu’un jeune homme est entré à l’École Polytechnique de Montréal armé d’une carabine de calibre .223. La date exacte était le 6 décembre 1989. Il est entré dans une classe remplie d’étudiants en génie et il a aussitôt ordonné aux six femmes présentes de se rendre dans le fond de la salle et aux hommes de sortir.

Ce jour-là, 14 femmes ont perdu la vie. La lettre de suicide du tireur disait que les femmes n’avaient pas leur place en génie parce qu’elles volaient les emplois des hommes, que les féministes avaient ruiné sa vie et qu’il entendait mettre fin à la vie de toutes les femmes du département de génie.

Demain, nous soulignerons la Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes, et je souhaite rendre hommage aux 14 femmes de courage qui ont perdu la vie il y a maintenant 35 ans. Leur seul pêché aura été d’oser penser qu’elles pouvaient devenir des ingénieures.

Polytechnique Montréal a trouvé une façon de commémorer la mémoire de ces 14 femmes et d’encourager les filles à s’intéresser aux domaines comme le génie. Elle a créé l’Ordre de la rose blanche, qui offre une bourse à une étudiante en génie qui souhaite faire des études supérieures dans l’établissement de son choix. La lauréate de cette année s’appelle Makenna Kuzyk, elle a 23 ans et elle est la première femme à être admise à l’école de pilotage internationale de London, en Ontario. Elle souhaite inciter les femmes à s’intéresser aux étoiles et à étudier le génie aérospatial.

Honorables sénateurs, étonnamment, la violence contre les femmes demeure, aujourd’hui encore, bien trop courante. Selon l’Organisation mondiale de la santé, une femme sur trois subira une forme de violence dans sa vie, la plupart du temps de la part de son partenaire. Il ne faut pas réfléchir bien longtemps pour se rappeler toutes les attaques et les actes de violence perpétrés récemment contre des jeunes femmes dans le monde. Vous vous souvenez sans doute peut-être même d’une personne que vous connaissez.

Le 6 décembre est une occasion pour les Canadiens de réfléchir au phénomène de la violence contre les femmes dans notre société et de rendre hommage aux femmes, comme les 14 étudiantes mortes un mercredi après-midi, à Montréal, il y a 35 ans.

Voici leurs noms : Geneviève Bergeron, Hélène Colgan, Nathalie Croteau, Barbara Daigneault, Anne-Marie Edward, Maud Haviernick, Barbara Klucznik-Widajewicz, Maryse Laganière, Maryse Leclair, Anne-Marie Lemay, Sonia Pelletier, Michèle Richard, Annie St-Arneault et Annie Turcotte.