22 mars 2024
L’honorable Judith G. Seidman : Les études sur le cannabis et la santé mentale sont beaucoup plus nombreuses aujourd’hui que lors de l’adoption de la Loi sur le cannabis, il y a presque six ans.
Un rapport publié en septembre 2023 dans la revue JAMA Psychiatry montre qu’en Ontario, plus de 40 % des hommes âgés de 14 à 24 ans ayant consulté un service d’urgence pour une psychose induite par le cannabis ont reçu un diagnostic de schizophrénie dans les trois ans qui ont suivi. Un examen systématique de 597 études publié en 2022 dans le Journal of Clinical Psychology a conclu que la consommation de marijuana, qu’elle soit fréquente ou non, est associée à une augmentation significative du risque de schizophrénie.
Madame la ministre, je m’inquiète pour la santé mentale de nos jeunes. Quand le gouvernement va-t-il renforcer les politiques visant à réduire la consommation de cannabis parmi les jeunes?
L’honorable Ya’ara Saks, c.p., députée, ministre de la Santé mentale et des Dépendances et ministre associée de la Santé : Merci de votre question. Comme je l’ai mentionné plus tôt, je suis mère de deux adolescentes et ce sujet est au cœur de mes préoccupations.
J’étais récemment à l’hôpital pour enfants de Toronto, où j’ai rencontré le Dr Yaron Finkelstein, un chercheur qui est actuellement parmi les plus grands spécialistes des empoisonnements d’enfants liés aux produits comestibles ainsi que des tendances que nous observons et des données que vous avez mentionnées concernant le risque de psychose parmi les jeunes qui consomment du cannabis.
C’est pourquoi, lorsque nous nous sommes engagés dans la légalisation du cannabis, nous avons mis en place un solide programme de prévention et d’éducation. Nous comprenons que nous devons poursuivre dans cette voie. C’est un élément important pour l’avenir.
À l’instar de ce que nous avons fait avec le programme Soyez au fait pour les jeunes et les opioïdes ou avec les syndicats pour alléger le fardeau de la crise des drogues toxiques, il est certainement possible de faire plus d’éducation dans ce domaine. Cela étant dit, le « Rapport sur ce que nous avons entendu » sera présenté aujourd’hui au Parlement dans le cadre du premier examen quinquennal de la loi. Il s’agit d’une réflexion approfondie sur la manière d’assurer la sécurité et la protection des jeunes.
La sénatrice Seidman : Madame la ministre, en réponse à la question que j’ai posée au comité lors de l’étude du projet de loi C-45, en 2018, le ministre Blair a affirmé que, dans un environnement réglementé, les jeunes seraient mieux informés des risques liés à la consommation de cannabis, ce qui dissuaderait les jeunes de commencer à en consommer et réduirait la force de la substance et la fréquence de sa consommation. Or, en 2023, 43 % des Canadiens âgés de 16 à 19 ans ont déclaré avoir consommé du cannabis au cours de l’année écoulée, par rapport à 36 % en 2018.
La réglementation doit s’appuyer sur les preuves de plus en plus nombreuses de la nocivité de cette substance. Quand cela se produira-t-il ?
Mme Saks : Je vous remercie de votre question.
Je dirais que les données que nous avons vues montrent que la consommation de cannabis parmi les jeunes n’a pas augmenté considérablement depuis la mise en œuvre de la mesure législative. Cela dit, je suis tout à fait d’accord pour dire qu’il faudrait accroître les efforts d’éducation et de prévention.