Discours et déclarations

La Journée nationale des aînés (Déclaration)

1 octobre 2020

Honorables sénateurs, les journées nationales de sensibilisation nous donnent l’occasion de célébrer une communauté particulière, d’attirer l’attention sur une cause importante ou de communiquer de l’information sur une question d’intérêt public.

Aujourd’hui, à l’occasion de la Journée nationale des aînés, j’ai du mal à célébrer. Au lieu de cela, je m’adresse à vous le cœur plein de tristesse et de regret en raison des événements qui sont survenus dans les établissements de soins de longue durée au début de la pandémie de COVID-19. La Journée nationale des aînés de cette année ne ressemble à aucune autre. Au cours des derniers mois, nous avons entendu des témoignages macabres décrivant en détail les souffrances de certains aînés. Un rapport publié le 14 mai 2020 par les Forces armées canadiennes a brossé un sombre tableau de l’état du système de soins de longue durée. Dans cinq établissements de soins de longue durée, des soldats ont observé des infestations de cafards, de la nourriture pourrie et de mauvais traitements infligés par un personnel mal formé.

Selon un rapport publié par l’International Long-Term Care Policy Network, 85 % de toutes les personnes décédées de la COVID au Canada — soit 6 236 des 7 326 personnes décédées — étaient des résidants d’établissements de soins de longue durée.

Ce sont ces aînés que nous sommes censés célébrer en un jour comme aujourd’hui — ceux qui se sont battus pour notre pays et qui ont contribué à le bâtir. Chaque année, nous soulignons la Journée nationale des aînés en promettant de mieux les protéger et de valoriser davantage leur existence. Nous nous engageons à améliorer leur situation financière, à investir dans leurs soins de santé, à adapter les infrastructures et à les inclure dans la société. La pandémie nous a montré à quel point les promesses sont faciles à faire, mais aussi faciles à oublier.

J’interviens aujourd’hui pour offrir cette réflexion, en sachant que mes paroles sont loin d’être suffisantes, mais en espérant aussi qu’en tant que sénateurs, nous trouverons la force d’agir enfin et d’instaurer des politiques qui changeront la situation.

Nous ne pouvons pas véritablement célébrer la vie et les contributions des aînés sans d’abord admettre nos échecs collectifs à l’échelle nationale.