8 mai 2012
Honorables sénateurs, le 27 mars dernier, le Comité sénatorial permanent des affaires sociales, des sciences et de la technologie a déposé son rapport sur les progrès réalisés dans la mise en œuvre du Plan décennal pour consolider les soins de santé de 2004, rapport intitulé Un changement transformateur s’impose : Un examen de l’Accord sur la santé de 2004.
Pendant 10 semaines, nous avons entendu plus de 50 témoins et reçu d’innombrables mémoires. Les témoignages recueillis au cours de cette étude ont révélé que le système de soins de santé faisait passer les traitements avant la prévention, entravait la collaboration et négligeait régulièrement le lien entre la santé du corps et la santé mentale.
Les professionnels de la santé ont souligné le fait que la santé mentale était souvent négligée ou que le problème était sous-évalué. Des médecins du secteur des soins primaires ont préconisé une collaboration entre les psychiatres et les équipes de santé familiale. Des représentants du secteur des soins au foyer ont réclamé l’adoption d’évaluations précoces de la santé mentale et une formation pour ceux qui dispensent des soins au foyer. Des psychiatres et des psychologues ont lancé une mise en garde contre les ordonnances excessives de psychotropes qui auraient pour fonction de compenser la fragmentation du système de santé mentale.
Les témoins s’entendaient également pour dire que les services de santé mentale axés précisément sur les enfants et les jeunes ont un impact important. En réalité, ils ont souligné que les programmes de prévention, les services d’intervention et les soutiens expressément ciblés sont ceux qui ont le taux le plus élevé de succès et donnent le meilleur rendement dans ce segment de la population. Ils reconnaissent qu’il est complexe de travailler auprès de cette population jeune, signalant que les professionnels de la santé, des services sociaux et de l’éducation devraient travailler de façon cohérente pour coordonner les soins.
De plus, la vie des enfants et des jeunes concerne plusieurs domaines : famille, école, groupes d’amis, sports et loisirs, activités culturelles et groupes confessionnels. À l’avenir, les approches de la promotion, de la prévention, de l’intervention et de la recherche en santé mentale doivent s’étendre à ces domaines et secteurs.
Une recommandation claire du rapport reconnaît l’importance de la recherche et de la collecte suivie de données pour mieux orienter la formulation des politiques et l’élaboration des programmes pour les enfants et les jeunes.
Honorables sénateurs, nous célébrons, du 6 au 12 mai, la Semaine de la santé mentale. Hier, le 7 mai, nous avons souligné la Journée nationale de la santé mentale des enfants et des jeunes, une occasion de sensibiliser la population à la promotion de la santé mentale et à la prévention des maladies. Nous devons tout d’abord revoir la définition de la santé au Canada. Nous pouvons commencer par la conception holistique de la santé que l’on privilégie dans ce rapport, dans lequel on réclame que des changements profonds soient apportés à la façon de fournir les soins de santé.