27 février 2020
Honorables sénateurs, ma question s’adresse au représentant du gouvernement au Sénat et elle porte sur les pénuries de médicaments qui perdurent. Vers la fin de 2019, près de 2 000 pénuries de médicaments avaient été signalées. Le tamoxifène, utilisé dans le cadre de l’hormonothérapie pour traiter le cancer du sein, a connu une pénurie à l’échelle nationale à la fin de 2019. De plus, l’année dernière, les patients atteints de cancer ont dû faire face à des pénuries de trois médicaments intraveineux utilisés pour traiter différentes formes de cette maladie, notamment le cancer du poumon.
Les médecins de l’Hôpital général juif de Montréal ont souligné ce qu’ils considèrent comme une situation nouvelle et exceptionnellement difficile. L’Association des pharmaciens du Canada a souligné que, au cours de la campagne électorale fédérale de 2019 seulement, plus de 200 nouvelles pénuries de médicaments ont été répertoriées sur le site Web de déclaration obligatoire du Canada. Depuis le jour de l’An, 288 autres pénuries réelles ont été signalées et 47 sont prévues.
Sénateur Gold, Santé Canada s’inquiète-t-il du fait que toute interruption de la fabrication de médicaments en Chine en raison du coronavirus pourrait entraîner d’autres pénuries de médicaments au Canada? Si cela devait survenir, quel est le plan d’action?
L’honorable Marc Gold (représentant du gouvernement au Sénat) : Je vous remercie de votre question. La situation suscite des préoccupations pour l’ensemble des Canadiens. Comme l’indique la sénatrice dans sa question, même si l’industrie pharmaceutique canadienne est très dynamique, il n’en demeure pas moins qu’elle compte de manière substantielle sur les importations pour répondre aux besoins des Canadiens en matière de santé. Il est inquiétant de savoir que nous sommes toujours confrontés à des défis dans certains secteurs où il y a pénurie.
J’assure à la Chambre que le gouvernement et la ministre de la Santé surveillent la situation de très près en ce qui concerne nos sources d’approvisionnement dans le monde en général et les défis que le Canada doit relever maintenant et devra relever dans l’avenir. Je ne sais pas et je ne suis pas en mesure de dire si la surveillance porte exclusivement sur la situation en Chine. Je peux néanmoins me renseigner et fournir une réponse dès que j’aurai eu de l’information à ce sujet.
La sénatrice Seidman : Je vous saurais gré — et je suis certaine qu’il en serait de même du Sénat — de bien vouloir vous renseigner en particulier sur la situation en Chine, sur la production là-bas et sur les répercussions du coronavirus.
J’ai une question complémentaire. En juillet dernier, le département américain de la Santé et des Services humanitaires a annoncé un plan d’action visant à permettre aux Américains d’importer légalement du Canada des médicaments sur ordonnance. À l’époque, le bureau de la ministre de la Santé précédente avait affirmé ne pas avoir été consulté au sujet des détails du plan américain. Dans les notes préparées pour l’actuelle ministre de la Santé, Patty Hajdu, en vue de la période des questions de décembre, il est uniquement indiqué que le gouvernement surveille les développements aux États-Unis.
Sénateur Gold, la ministre Hajdu s’est-elle entretenue avec son homologue américain au sujet du plan d’action américain et de ses répercussions éventuelles sur la disponibilité des médicaments au Canada?
Le sénateur Gold : Je vous remercie encore une fois de cette très importante question. On m’a informé que le gouvernement étudie la question et discute avec ses homologues pour préciser la position du Canada qui doit d’abord et avant tout s’assurer que les Canadiens aient accès aux médicaments et aux services de santé dont ils ont besoin. C’est la principale responsabilité du gouvernement.