4 octobre 2011
Honorables sénateurs, du 2 au 8 octobre, nous soulignons la Semaine de sensibilisation aux maladies, mentales dont l’élément central est le dialogue.
Récemment, le hockey canadien a perdu trois hommes, qui souffraient tous les trois de formes différentes de dépression ou de toxicomanies, mais tous trois ont mis fin à leur vie par le suicide ou par une surdose accidentelle. On sait que la maladie mentale et la toxicomanie coïncident souvent avec une piètre situation socio-économique. Cependant, Derek Boogaard, Rick Rypien et Wade Belak ne vivaient pas en marge de la société : c’étaient des athlètes professionnels accomplis. Comment, alors, comprendre leurs tragédies?
Le caractère honteux paralysant qu’on attribue à la maladie mentale dans notre conscience nationale pourrait en être une cause. En effet, le poids de cet opprobre, du rejet tacite de la société, est si lourd qu’il a le pouvoir d’étouffer même les personnalités les plus affables.
Honorable sénateurs, un Canadien sur cinq éprouvera un problème de santé mentale à un moment ou l’autre de sa vie. Les quatre autres auront un proche, un membre de leur famille ou un collègue qui souffre d’une maladie mentale. Ces chiffres en disent long sur l’ampleur de la maladie mentale dans notre société. Tous les Canadiens seront touchés par une forme ou une autre de maladie mentale. Personne, quel que soit son sexe, sa classe sociale ou sa culture, n’est à l’abri. Soixante-dix pour cent des problèmes de santé mentale apparaissent durant l’enfance ou l’adolescence. Seul un enfant sur cinq reçoit les services de santé mentale et le soutien dont il a besoin. En revanche, lorsqu’on leur fournit les soins appropriés, un pourcentage effarant de 80 p. 100 des jeunes souffrant de dépression, par exemple, parviennent à reprendre goût à la vie.
Honorables sénateurs, la maladie mentale préoccupe les Canadiens depuis un certain temps déjà. La tragédie de ces trois jeunes hommes a ravivé des souvenirs et suscité un dialogue public. Il nous incombe de poursuivre ce dialogue et, ce faisant, de permettre aux personnes vivant avec la maladie mentale de faire entendre leur voix. Nous devons leur faire savoir, cependant, que nous embrasserons cette cause avec autant de compassion et d’énergie que nous l’avons fait pour les maladies physiques. La Semaine de sensibilisation aux maladies mentales nous en donne l’occasion.
Honorables sénateurs, je vous invite à vous joindre à moi pour participer à ce dialogue.